À 40 km de Paris, venez découvrir le Domaine de Chaalis, sa chapelle présentée comme la « Sixtine de l’Oise », son
« Musée Jacquemart-André », son parc et sa roseraie classée « Jardin remarquable ». Cet ensemble riche de neuf siècles d’histoire est niché dans le creux d’un vallon boisé qui fait l’admiration des visiteurs depuis des décennies.
Une abbaye cistercienne au cœur du domaine royal médiéval
Quelques mois avant sa mort, par une charte du
10 janvier 1137, Louis VI le Gros fonde l’abbaye cistercienne de Chaalis en l’honneur de son cousin et compagnon d’armes, Charles le Bon.
Une protection royale
Abbaye royale, Chaalis reçoit des donations aussi nombreuses que diverses. Elle est placée sous la protection du souverain et bénéficie d’une exemption fiscale garantie par le pape. Les rois de France s’y rendent régulièrement tels Saint Louis, roi très pieux, qui aime à partager la vie des moines, ou Charles V qui aide à la rénovation des bâtiments abbatiaux.
Veuve d’Édouard André, riche banquier et amateur d’art éclairé, Nélie Jacquemart fait l’acquisition en 1902 de l’Abbaye royale de Chaalis, qui avait été aménagée comme château après la Révolution et profondément restaurée à partir de 1850 par sa protectrice, Madame de Vatry.
La forêt d'Ermenonville est une forêt majoritairement domaniale des Hauts-de-France, située dans le département de l'Oise, proche de Senlis. Elle constitue avec les massifs forestiers de Chantilly et d'Halatte, le massif des Trois Forêts.
La forêt domaniale (3 319 hectares) est le centre d'un massif plus grand, constitué de nombreux bois privés dont les forêts de Chaalis et le bois de Morrière, qui couvre une surface totale d'environ 6 500 ha.
La forêt de Chaalis, située au milieu de la forêt domaniale appartient au domaine de l'abbaye de Chaalis, propriété de l'Institut de France (600 hectares).
Des bois ecclésiastiques sous l'Ancien Régime
Les plus anciennes mentions de forêt sur le territoire de l'actuel massif remontent à la fondation de l'abbaye de Chaalis en 1136. Le roi Louis VI le Gros donne en usage puis en pleine propriété des bois environnant le nouveau monastère. D'autres bois sont par la suite achetés ou sont donnés par plusieurs seigneurs locaux à l'abbaye au cours du xIIIe siècle au sud du massif actuel. En 1641, un inventaire attribue à Chaalis environ 3 000 arpents de bois (un peu moins de 1 500 ha). Ceux-ci sont alors en réalité essentiellement constitués de landes et de bosquets de médiocre qualité dont l'abbaye tire des revenus essentiellement des droits de pâturage. À la même époque, les autres principaux propriétaires étaient l'abbaye de la Victoire, fondée en 1225 dans la campagne de Senlis, qui possédait 200 arpents (100 ha) de bois entre Senlis et Chaalis, le prieuré de Borest dépendant de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris, qui possédait 280 arpents (130 ha) de bois et enfin l'évêque de Senlis qui possède 500 arpents (250 ha), autour de ses propriétés de sa résidence d'été à Mont-L'Évêque, toujours en 1641. Les autres seigneurs laïcs ne possèdent alors quasiment plus rien de ces bois. Ces seigneurs ecclésiastiques disposent librement de la gestion de leurs bois et ne dépendent en rien de la maîtrise des eaux et forêts de Senlis contrairement à la forêt de Chantilly et d'Halatte. Plusieurs rapports de cette maîtrise font pourtant mention du mauvais entretien de ces bois.
Au xviie siècle, la capitainerie royale des chasses d'Halatte et de Carnelle s'étend sur tous les bois de l'actuelle forêt d'Ermenonville. Au cours des donations royales aux différentes abbayes au Moyen Âge, les rois de France se sont toujours réservé les droits de chasse et particulièrement de grande vénerie. Les princes de Condé, titulaires de cette capitainerie à partir de 1674, y font aménager un réseau dense d'allées en étoile définies dans les lettres patentes des 25 janvier 1718 et du
30 novembre 1721.